La Guerre en Afghanistan – 2002-2014
Le 11 septembre 2001, des attentats dévastateurs contre les États-Unis orchestrés par l’organisation terroriste al-Qaïda entraînent la mort de près de 3 000 personnes, dont la plupart sont des civils. Parmi ces victimes, il y a des Canadiens. Ces attaques marquent le début d’une mobilisation des É.-U. et de leurs alliés en vue de détruire le terrorisme international qui constitue une menace à la paix et à la sécurité dans le monde – cette intervention est baptisée la « guerre contre le terrorisme ». On détermine rapidement que le gouvernement fondamentaliste extrémiste taliban en Afghanistan héberge des terroristes d’al-Qaïda et facilite leur entraînement. Les États-Unis et les nations alliées envahissent donc le pays et renversent le régime taliban, marquant ainsi le début d’une longue et difficile campagne de contre-insurrection.
En 2002, le Canada s’engage à fournir un groupement tactique (GT) pour combattre avec les alliés. La Batterie C du 1 RCHA se joint donc au premier GT canadien. Celui-ci est composé principalement d’éléments du 3 PPCLI et fait partie de la 3e Équipe de combat de brigade du 187e Régiment d’infanterie (Rakkasans) de la 101e Division aéroportée américaine (3rdBde Cbt Tm, 187th Infantry Regiment (Rakkasans), 101st Airborne Division). La Batterie est déployée avec le CB, des équipes d’OOA et une troupe équipée de quatre mortiers de 81 mm. La Batterie prend part aux opérations aéromobiles qui visent à détruire les talibans et à défendre l’aérodrome de Kandahar. Aucun autre engagement n’a lieu, mais la Batterie participe à une mission au cours de laquelle elle tire des explosifs détonants contre une présumée position de mortier des talibans. La Batterie a également participé à de nombreuses missions de tir éclairant en appui aux mortiers de 120 mm des Rangers américains qui défendent l’aérodrome de Kandahar contre des attaques talibanes.
De 2003 à 2004, la Batterie F du 2 RCHA et la Batterie X du 5 RALC déploient des obusiers LG1 de 105 mm, des radars légers de repérage de mortiers (RLRM) et des UAV à Kaboul. Ces batteries ont une taille importante, comptant près de 225 militaires, et elles sont déployées en deux bases de feu : les camps JULIEN et WAREHOUSE. En fin de compte, 75 artilleurs sont basés au camp WAREHOUSE avec deux obusiers LG1, un poste de commandement de batterie et la troupe RLRM (moins un détachement) et 150 militaires le sont au camp JULIEN avec deux obusiers LG1, un détachement RLRM et une troupe UAV équipée de l’UAV Spewer. Aucun objectif ennemi n’est engagé durant cette phase de la guerre, mais la présence de la batterie augmente sensiblement la sécurité des forces de la coalition dans la région. D’août 2004 à février 2006, les déploiements canadiens à Kaboul comptent sur l’appui de l’artillerie alliée, mais comprennent toutefois un CCFA et des équipes d’OOA canadiens. Dans l’ensemble, les pertes canadiennes sont très légères durant les opérations à Kaboul.
Dès 2003, le 4 RAAA déploie un centre de coordination de l’espace aérien (CCEA) pour appuyer les efforts canadiens. Le régiment maintient un CCEA sur le théâtre en permanence depuis ce temps. Le 4 RAAA envoie également un nombre important de soldats à titre de personnel de la troupe d’UAV.
En février 2006, le GT canadien se déplace vers le sud jusqu’à Kandahar, où les opérations de combat sont beaucoup plus intenses. Les Canadiens ont besoin de l’appui de l’artillerie pour cette nouvelle zone d’opérations et on précipite la mise en service de l’obusier léger M-777 avec le 1 RCHA afin de combler cette lacune. En février 2006, la Batterie A part en déploiement avec le GB 1 PPCLI, équipée de quatre pièces. De 2006 jusqu’à l’été 2011, une batterie de tir canadienne équipée de quatre à six M-777, une troupe de repérage et une troupe d’UAV seront déployées sur le théâtre d’opérations. Chaque rotation est composée d’une batterie issue d’un des régiments de campagne de la Force régulière avec d’importants renforts fournis par la Force de réserve. En moyenne, plusieurs milliers d’obus sont tirés par chaque batterie lors d’une période de service de 6 à 8 mois. Les canons sont habituellement déployés en deux bases de feu, chacune composée d’une troupe de deux pièces pour appuyer les opérations canadiennes et alliées qui se déroulent surtout dans les provinces de Kandahar et de Helmand.
Comme durant la guerre de Corée, et pour démontrer que les artilleurs canadiens satisfont toujours la norme élevée que leurs prédécesseurs ont fixée pour eux, le PPCLI et le RCR demandent que les pièces des batteries qui les appuient arborent leur insigne régimentaire en reconnaissance du soutien sans égal que leur fournissent « leurs » artilleurs.
Des centaines d’artilleurs canadiens servent aussi sur le théâtre et assument d’autres rôles comme l’équipe provinciale de reconstruction (EPR) qui effectue des tâches « de cœur et d’esprit », les équipes de liaison et de mentorat opérationnel (ELMO) à qui l’on attribue la tâche de former l’Armée nationale afghane et l’équipe consultative stratégique (ECS), laquelle fournit une capacité de planification à long terme pour le gouvernement afghan.
Entre le moment du transfert dans le Sud, en 2006, et mai 2011, huit artilleurs perdent la vie au combat et des douzaines d’autres sont blessés. Cette guerre constitue le plus long déploiement sans interruption d’artilleurs canadiens dans le cadre d’opérations de combat depuis 1855. 9. En 2011, la mission canadienne se transforme; initialement une mission de combat, elle devient une mission d’entraînement des forces militaires afghanes. Ce mandat se termine au printemps 2014, mettant ainsi fin à la présence des FAC en Afghanistan.
La guerre entraîne la réorganisation des régiments de campagne au Canada afin de mieux satisfaire les exigences que pose l’établissement d’une très grosse et complexe batterie de tir destinée aux opérations à long terme. En 2010, chaque régiment de la Force régulière est composé de deux batteries de campagne équipées du M-777, d’une batterie de PO et d’une batterie de repérage. Cette réorganisation voit le retour des batteries V, Y et Z de l’ordre de bataille supplémentaire du 5 RALC, du 2 RCHA et du 1 RCHA respectivement. En 2011, les batteries A, B, C, D, E, F, Q, R et X ont déjà toutes servi au cours d’une ou plusieurs périodes de service sur le théâtre d’opérations à titre de batteries de tir depuis 2002. Le Régiment royal n’a jamais été mieux équipé pour la guerre depuis le début des années 1950.