La Première Guerre du Golfe – 1990-1991

Le 9 août 1990, la 119e Batterie d’artillerie antiaérienne, ARC reçoit l’ordre de déployer une troupe de 36 membres, équipée de missiles Javelin pour fournir une protection antiaérienne supplémentaire aux trois navires de guerre engagés par le Canada en appui aux forces de l’ONU dans le golfe Persique. La guerre a éclaté à la suite de l’invasion du Koweït par l’Iraq. Le processus d’acquisition du Javelin, visant à remplacer pour cette opération le missile Blowpipe désuet, est très bref. Les détachements sont formés en l’espace de deux semaines pendant qu’ils naviguent vers le Golfe. L’instruction est donnée par une équipe d’instructeurs en artillerie (IA) de la Royal School of Artillery de Larkhill (R.-U.). L’équipe d’IA arrive à Halifax juste avant le départ du navire, et dispense une instruction du tir pendant la traversée de l’Atlantique. Un exercice de tir réel réussi a lieu lorsque les navires atteignent les Açores au début de septembre, et l’équipe d’IA quitte les Canadiens lorsque les navires arrivent à Gibraltar.

Chaque navire est armé d’une section de Javelin, les NCSM ATHABASKAN et PROTECTEUR recevant chacun quatre détachements alors que le NCSM TERRA NOVA en reçoit trois. Le quartier général de la troupe est situé à bord du NCSM ATHABASKAN et fait partie de l’état-major de commandement du Groupe opérationnel du Canada. Le commandant de la troupe (un lieutenant) agit aussi comme conseiller principal en matière de défense antiaérienne auprès du commandant du Groupe opérationnel.

Les navires arrivent au milieu du golfe Persique le 23 septembre 1990 et commencent à mener des patrouilles pour l’ONU, y compris l’arraisonnement de navires jour et nuit, dans le cadre de l’embargo imposé à l’Iraq. Durant sa période de service, la troupe de Javelin ne tire aucun missile, car les alliés ont vite immobilisé l’aviation iraquienne. Elle rentre au Canada avec les navires le 13 mars 1991.

On a considéré la possibilité de déployer le 1 RCHA avec le 4 GBMC, de l’Allemagne sur le théâtre, mais en définitive, le gouvernement n’a pas approuvé cette option, surtout par crainte de subir des pertes excessives. Trois officiers d’artillerie canadiens servent activement durant la guerre du Golfe dans le cadre d’échange avec l’Armée britannique (dont un comme commandant de batterie avec la Royal Artillery), mais aucune unité de l’artillerie canadienne n’est déployée auprès des unités terrestres de la coalition. Il n’y a aucune perte chez les artilleurs canadiens durant la première guerre du Golfe.