Sgt-Maj W Jordan (1852-1938)

Né à Québec en novembre 1852, le jeune William Jordan fut attiré très jeune par la vie militaire. En 1866, à l’âge de 13 ans, il s’enrôla, comme jeune clairon dans le “8th Royal Rifles of Canada” et servit dans les “Raids Fenians” en 1870.Avec le retrait du Canada des troupes régulières britanniques en 1871 et la formation d’une armée permanente au Canada il transféra à la Garnison “d’Artillerie de Québec”. Plus tard dans la même année il s’enrôla dans la batterie “B” à la Citadelle. L’artilleur Jordan eut l’insigne honneur d’être le premier soldat à passer l’examen médical pour le service militaire, le premier à sonner le clairon pour l’appel à la parade et le premier à être sentinelle de garde dans la nouvelle armée. Il fut aussi le premier à s’enrôler; les dossiers indiquent qu’il fut admis dans la batterie “B” le 13 novembre 1871 et assigné le numéro matricule régimentaire 28.Il servit les canons de la batterie “B” pendant toute sa carrière, et progressa continuellement à travers les différents grades. Il devint sergent en 1885 pendant la “Rébellion du Nord-ouest”. Son assurance et ses qualités de chef sont mentionnés dans le rapport d’action de l’unité lors de la bataille de “Cut Knife Creek”.Un soldat robuste, énergique et physiquement actif, le sergent-major Jordan excellait dans les sports. Il était un expert avec l’épée et se distingua au bâton, (bâton de bois avec poignée manié d’une seule main), il était un spécialiste du 400 verges piste, joueur de cricket et de football hors pair. Il fut aussi champion de boxe poids plume et poids léger pendant plusieurs années pour la province de Québec.

Lors de la visite de son Altesse Royale la Princesse Louise et du Marquis de Lorne, il y eut à la Citadelle une compétition “d’Assaut aux armes”. Jordan brilla, gagnant toutes les compétitions : combat à l’épée, à la baïonnette et au bâton. Même l’équipe favorite de l’escadron de la Marine Royale ne pu rivaliser avec cet artilleur talentueux.

Le sergent-major Jordan servit sans interruption jusqu’à sa retraite en 1905. Les commentaires inscrits dans le livre de service historique régimentaire indiquent que son service était considéré comme “exemplaire”, rare compliment pour une époque reconnue pour son avarice dans ce domaine. Après deux ans de vie de pensionné, la vie tranquille perdit de son attrait et il s’enrôla à nouveau dans l’unité où il avait commencé son service militaire, le “8th Royal Rifles of Canada”; il y servit jusqu’en 1914. Au total il servit le Canada pendant 46 ans, accomplissement remarquable.

Le 23 mai 1930, à l’âge de 78 ans le sergent-major Jordan se tenait fièrement à côté du plus ancien officier-commandant de l’Artillerie royale canadienne, le major-général R.W. Rutherford et deux anciens camarades d’armes le Professeur H. Walters et le sergent-major W.R. Abbott. Ce groupe imposant en cette occasion déposa des couronnes au pied du mémorial de l’Artillerie royale canadienne à Kingston, lors de la première réunion de formation de l’Association des membres actifs et retraités de l’Artillerie royale canadienne.

Le sergent-major Jordan est décédé chez-lui dans la ville de Québec en 1938. Sa carrière fut remarquable, son dévouement et son long service avec les canons lui ont mérité une place d’honneur dans l’histoire du Régiment royal.