La rébellion du nord 1885
Le premier test important des artilleurs du Canada a lieu lors de la rébellion du Nord-Ouest de 1885. En plus des batteries A et B, de nombreuses unités de l’artillerie de la Milice participent à ce combat. La Batterie de campagne de Winnipeg (rebaptisée plus tard la 13e Batterie de campagne) fournit deux pièces rayées à chargement par la bouche (PRCB) de 9 lb et 49 militaires de tous grades. La « Montreal Brigade of Garrison Artillery » sert d’infanterie sur les lignes de communication, avec des membres de l’artillerie de campagne d’Ottawa et des unités de garnison de Québec et des provinces maritimes.
Le 27 mars 1885, les batteries A et B reçoivent l’ordre de partir vers l’Ouest en service actif. Sous le commandement du lieutenant-colonel C.E. Montizambert, les deux batteries quittent Renfrew (Ontario) en train pour Qu’Appelle (maintenant en Saskatchewan). À leur arrivée à Qu’Appelle, elles se séparent. La Batterie A et la Batterie de campagne de Winnipeg se joignent à la colonne de Sir Frederick Middleton. La Batterie B se dirige vers Swift Current pour se joindre aux forces du lieutenant-colonel William D. Otter. En plus de leurs pièces, les batteries A et B reçoivent chacune une mitrailleuse Gatling et servent toutes les deux leurs divisions de garnison comme compagnies d’infanterie pour la force. Le lieutenant-colonel Montizambert commande toute l’artillerie de la force et se déplace avec la colonne de Middleton.
La Batterie A est la première à combattre à Fish Creek le 24 avril, tirant par-dessus la tête des membres de l’infanterie, tandis que des éléments de la batterie se battent avec distinction en tant que fantassins. La batterie compte trois morts et 12 blessés lors de son premier combat, dont l’artilleur William Cook, qui devient le premier artilleur canadien tué au combat. La Batterie A et la Batterie de campagne de Winnipeg sont engagées à la bataille de Batoche du 9 au 12 mai, où la mitrailleuse Gatling joue un rôle crucial, particulièrement en aidant à sauver les pièces le premier jour.
La Batterie B livre son premier combat à Cut Knife le 2 mai. Après avoir réussi à repousser plusieurs attaques décisives contre ses pièces, le major Short dirige les artilleurs de la garnison et la P.C.N.-O. dans quatre contre-attaques contre les guerriers des Premières Nations. Par miracle, la batterie ne compte que quatre blessés durant la bataille. La batterie éprouve de grandes difficultés avec les pièces rayées à chargement par la bouche (PRCB) de 7 lb qu’elle avait empruntées à la P.C.N.-O. (car on lui avait dit que les PRCB de 9 lb étaient trop lourdes pour les déplacer dans cette région des praires). Pendant le combat, une des pièces de 7 lb est hors service, sa flèche d’affût s’étant effondrée après son premier tir. Le capitaine breveté (plus tard major-général) Rutherford attache le second affût avec une corde et prie pour éviter l’incident, mais le canon doit être soulevé et remis sur son affût après chaque tir. La mitrailleuse Gatling empêche les guerriers ennemis d’atteindre les pièces. C’est à la bataille de Cut Knife que les soldats canadiens utilisent pour la première fois une mitrailleuse et c’est la dernière fois dans l’histoire canadienne que des arcs et des flèches sont employés au combat.
Le lieutenant-colonel Strange quitte sa retraite en Alberta pour diriger la force de campagne de l’Alberta comme brigadier breveté. Parmi les trois forces participant à la campagne, celles de Strange constituent la colonne de gauche. Son appui d’artillerie consiste en une PRCB de 9 lb dont les policiers montés se chargent, tous ayant déjà été membres de la Batterie A ou B. Sam Steele demande un congé de la P.C.N.-O. pour mener une unité d’éclaireurs à cheval pour le général Strange. 6. En tout, la campagne fait 6 morts et 18 blessés parmi les membres du Régiment royal. Les artilleurs réguliers resteront dans l’Ouest comme force de la garnison jusqu’à l’été 1886. À leur départ, ils laissent leurs canons à la police montée afin de renforcer la présence de la P.C.N.-O. dans l’Ouest.