Col, L’Honorable GA Drew VD, CD (1894-1974)

Nommé en l’honneur de son grand-père, membre du cabinet confédératif de Sir John A. MacDonald, George Alexander Drew naît à Guelph, en Ontario, le 7 mai 1894. Son père, un avocat de renom, est président de la South Wellington Conservative Association. Le jeune George, dont le père et le grand-père sont actifs au sein de la milice locale, grandit en contact quotidien avec les mondes de la justice, de la politique et de l’armée.

Après avoir fréquenté l’école publique et le Guelph Collegiate Institute, il entre au Upper Canada College et s’enrôle dans la Milice. Il se joint à la 16th Field Battery en 1909, à l’âge de 15 ans, et devient membre du Corps expéditionnaire canadien au début de la première guerre mondiale en 1914. Il se montre un officier d’artillerie courageux, efficace et dévoué qui acquiert rapidement une réputation d’excellence.

Au début de 1916, alors qu’il combat dans les Flandres, il est touché à l’avant-bras gauche par des éclats d’obus; en janvier de l’année suivante, il est rapatrié au Canada et passe près de trois ans à l’hôpital où il subira 13 greffes osseuses. Il ne recouvrera jamais l’usage de son bras. Il n’en continue pas moins de servir et devient commandant de la 64th Field Battery, puis de la 16th Field Battery de Guelph, lorsque celle-ci est réorganisée en 1920. En 1929, il est nommé commandant de la 11th Field Artillery Brigade où son sens du devoir, son enthousiasme et son perfectionnisme aident la formation à remporter la Coupe Shaughnessy en 1930, 1931 et 1932. Cette dernière est décernée annuellement en reconnaissance de l’efficacité globale. Tout en poursuivant ses activités militaires, il étudie à l’Université de Toronto et à Osgoode Hall; il est admis au barreau de l’Ontario en 1920 et entreprend sans délai sa pratique à Guelph. Il se lance sur la scène politique locale en 1921 et devient conseiller municipal; en 1925, à l’âge de 31 ans, il remporte les honneurs à la mairie de Guelph et devient le plus jeune premier magistrat au Canada.

En 1926, il est nommé adjoint du conseiller maître de la Cour suprême de l’Ontario et, trois ans plus tard, il est promu maître des requêtes, là encore le plus jeune de toute l’histoire de la province. A ce titre, il s’occupe de l’audition de causes mineures et fait la sélection de causes pour la Cour suprême. En 1931, il est nommé Président de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario chargée d’appliquer la Loi sur les valeurs mobilières et la fraude dans cette province.

A la fin des années 1920, il est clair que l’arène politique provinciale l’attire et il fait le grand saut en 1934. En moins de deux ans, il se retrouve président du Comité organisateur de la campagne conservatrice en Ontario. Sa première tentative pour devenir chef du parti se solde par un échec mais il remporte la victoire en 1938. L’année suivante, à l’occasion d’une élection complémentaire, il entre à la législature ontarienne comme député de Simco East. Il dirige les conservateurs de l’Ontario en 1939 et est choisi député de High Park aux élections générales de 1943 et 1945. Durant son mandat comme Premier ministre, il se montre un administrateur compétent et une fin tacticien politique qui, fait surprenant, tient à conserver le portefeuille de l’éducation.

Au début d’octobre 1948, il est élu chef du Parti progressiste-conservateur du Canada et, à peine deux semaines plus tard, il démissionne de son poste de Premier ministre de l’Ontario. En décembre de cette même année, il est élu à la Chambre des Communes comme député de Carleton. Il passe les huit années suivantes à Ottawa à titre de chef de l’opposition officielle. Il est nommé au Conseil privé en 1953, premier représentant actif de l’opposition à recevoir cet honneur.

Des troubles de santé dus au surmenage l’amènent à démissionner comme chef de l’opposition officielle en 1956. Désireux toutefois de demeurer au service de ses concitoyens, il accepte de devenir Haut commissaire du Canada au Royaume-Uni, poste qu’il occupera jusqu’au début de 1964.

En 1949, il resserre les liens qui l’unissent à la grande famille des artilleurs en acceptant de devenir colonel honoraire du 11th Field Régiment de l’ARC à Guelph.

Le colonel Drew a également été président de l’Association de l’artillerie du Canada, président de la branche torontoise de la Société des Nations et vice-président du Commandement de la légion canadienne. Ses volumes – “Canada’s Fighting Airmen”, “The Truth About the Great War”, “Canada’s Part in the Great War, “Tell Britain” et “The Truth about War Debts” – lui ont valu une grande renommée comme auteur. Un de ses articles, “Salesmen of Death”, traitant des profits somptueux réalisés par certains durant la guerre dans l’industrie des munitions, a été traduit en plus de 30 langues.

Soldat dévoué et homme politique remarquable, George Drew est décédé le 4 janvier 1974 à Toronto et est enterré à Guelph. Il a servi durant les deux guerres mondiales et a su apporter une contribution unique et durable tant au Canada qu’au Régiment royal.