Artilleur Arthur Hair (1873-1947)

Arthur Hair nait à Londres, en Angleterre, le 14 juin 1873 et il immigre au Canada à l’âge de 13 ans. La carrière militaire de Hair débute en 1889 alors qu’à l’âge de 16 ans, il s’enrôle comme trompettiste dans la milice à Québec. En 1891, il effectue un transfert dans la Force permanente comme artilleur dans la Batterie B, à la Citadelle, dans la ville de Québec. Hair quitte l’Artillerie royale canadienne en 1898 et il retourne en Grande-Bretagne. Il s’enrôle ensuite dans le Royal Horse Artillery et s’entraîne à l’école d’artillerie Woolwich à Londres. Il intègre par la suite la Batterie A, Royal Artillery, avec un service à la garnison impériale à Meerut, en Inde.

En 1900, en raison de la guerre qui sévit en Afrique du Sud, l’unité de l’artilleur Hair est dépêchée au Natal, et combat jusqu’à la fin de la guerre des Boers. La pression et les réalités de la guerre ont un effet néfaste sur l’artilleur Hair, et, en 1902, il obtient une libération médicale. Il reçoit la Médaille de la reine pour l’Afrique du Sud avec sept barrettes en reconnaissance de son service en temps de guerre – un grand nombre d’agrafes de combat et un hommage à son service durant cette brutale campagne.

En 1903, Hair rentre au Canada avec son épouse, Janet McIntyre. Il se trouve un emploi comme préposé aux bénéficiaires à l’hôpital général de Montréal. Au fil des ans, il devient chef des préposés aux bénéficiaires. Il s’enrôle à nouveau dans la Milice, et se joint à la 5e Ambulance de campagne, Canadian Medical Corps. Dans ce rôle, il sert de 1906 à 1909, et devient sergent-major. Selon son certificat de libération, il a accompli son service « de façon efficace et sa conduite a été exemplaire. »

Arthur Hair est mieux connu pour avoir créé le Fonds du souvenir. Pour cette action, il mérite notre respect et notre admiration. Le Fonds du souvenir a vu le jour en décembre 1908 lorsque James Daly, un vétéran britannique retraité, a été découvert dans un état de santé précaire dans l’embrasure d’une porte, au centre‑ville, et transporté à l’hôpital général de Montréal. James Daly risquait de mourir d’exposition à des températures extrêmes et de malnutrition. Arthur Hair, qui travaillait à l’hôpital général de Montréal, a remarqué une enveloppe bleue qui dépassait de la poche de Daly. Hair a reconnu qu’il s’agissait de documents de libération de l’armée britannique.

Daly n’avait aucun autre bien que ses documents de libération. Il a servi 21 années dans l’armée britannique, y compris son service durant la guerre de Crimée de 1854 à 1856. Après son service britannique, Daly a immigré au Canada, mais il a connu des temps difficiles. Au début du vingtième siècle, le Canada ne disposait pas de filet de sécurité sociale ni de programmes sociaux comme le mieux-être et l’assurance-maladie pour protéger les populations vulnérables, comme les immigrants sans famille au Canada. Dans ce cas, sa pension militaire n’était pas suffisante pour couvrir ses frais de subsistance quotidiens ou couvrir les coûts de funérailles.

À la mort de Daly, Arthur Hair a voulu s’assurer qu’il reçoive des obsèques décentes. Hair est d’abord entré en contact avec des organisations de vétérans pour obtenir de l’aide, mais elles ont refusé de payer les funérailles d’un vétéran appauvri. Hair a alors déployé des efforts exceptionnels pour amasser des fonds auprès d’amis et d’employés de l’hôpital pour les funérailles. Cette initiative de collecte de fonds a changé le cours de la vie d’Hair, ce qui a mené à la création du Fonds du souvenir.

La mission du Fonds du Souvenir est de « veiller à ce qu’aucun vétéran ne soit privé de funérailles et d’une inhumation dans la dignité, ainsi que d’une pierre tombale militaire, dû à un manque de ressources financières au moment du décès. Depuis 1909, le Fonds du souvenir a permis d’aider plus de 150 000 vétérans au Canada et à l’étranger. Aujourd’hui, en collaboration avec Anciens Combattants Canada, les responsables du Fonds du souvenir travaillent en coulisses pour s’assurer que les vétérans reçoivent une reconnaissance empreinte de respect à la fin de leurs vies.

Arthur Hair dirige le Fonds du souvenir jusqu’à sa mort, en 1947. Hair était un activiste d’importance nationale qui parlait franchement lorsque les autres préféraient se taire, s’assurant ainsi que les vétérans reçoivent des funérailles, des inhumations et des pierres tombales dignes. Ses actions ont eu des répercussions importantes à long terme, ce qui fait honneur au Régiment royal de l’Artillerie canadienne et l’influence positivement. Sa famille l’a inhumé au Champ d’honneur national à Pointe-Claire, au Québec, le dernier lieu de repos de plus de 22 000 vétérans et de proches parents.

Veuillez consulter le site du Fonds du souvenir pour obtenir de plus amples détails sur les programmes visant à aider les militaires canadiens en service actif et les vétérans.