Adjudant-chef LJ Vallee OMM, MM, CD (1923 – 2000)

Leo Joseph Vallee est né à Carleton Place, en Ontario, le 15 décembre 1923. Son père, ouvrier dans une usine de filature, a élevé Leo et son cadet après le décès de son épouse en 1928. Leo, jeune homme énergique qui excellait dans les sports et les activités de plein air, a fait ses études à Carleton Place et Renfrew. En février 1940, à l’âge de 16 ans, Rudy (surnom qui va de soi) s’enrôle dans le Lanark and Renfrew Scottish Regiment et participe peu après à son premier camp d’été à Petawawa. Au mois de mars suivant, il s’enrôle dans l’Artillerie royale canadienne et suit son entraînement à Peterborough et Petawawa. Ce sont les possibilités de vivre l’aventure, de relever des défis et d’obtenir une éducation générale diversifiée qui avaient attiré le jeune artilleur Vallee.En juillet 1941, il s’embarque pour l’Angleterre à bord du Empress of Canada avec ses camarades du 14e Régiment de campagne de l’ARC. Au cours des trois années qui suivent, il se prépare avec son unité pour l’attaque de libération de la France, apprenant à maîtriser les tâches de conducteur, servant d’armes, signaleur et adjoint technique alors que l’unité s’initiait au fonctionnement des howitzers automoteurs.L’artilleur Vallee a fait sa part lors de cette bataille épique. Après un mois et demi en Normandie, il reçoit la Médaille militaire de bravoure et service insigne sur le terrain pour son intervention lors d’un incendie à une position de tir, alors que le feu s’était déclaré dans des gargousses et s’était propagé au canon.

Il sert en Europe du Nord-Ouest comme bombardier jusqu’à la fin du conflit, puis se porte volontaire pour faire partie de l’Armée canadienne du Pacifique. Lors de son rapatriement, il se joint au 1er Bataillon d’artillerie de campagne de l’ARC à Petawawa, mais n’est jamais envoyé au front.

À la fin du conflit du Pacifique, en août 1945, il est affecté au 71e Régiment de campagne de l’ARC, à Petawawa. En septembre 1946, il prend épouse, puis se joint au 1er Régiment du Royal Canadian Horse Artillery (1 RCHA), à Camp Shilo, au Manitoba.

Au début de 1947, il suit le cours de transport de l’unité à l’école aérienne interarmes à Rivers, au Manitoba, amorçant ainsi sa longue association avec les forces aéroportées. Il est affecté à Batterie légère B (parachutistes) du 1 RCHA comme instructeur de groupe III au printemps de 1949, et obtient ses qualifications de parachutiste.

Au mois de septembre suivant, il se joint au 2e Régiment de campagne du Royal Canadian Horse Artillery alors que celui-ci se prépare à partir pour la Corée. En octobre 1950, il est envoyé en Corée avec le Groupe avancé d’approvisionnement en eau, mais retourne à Fort Lewis en décembre 1950 pour rejoindre son régiment à l’entraînement.

Après six mois d’entraînement à Fort Lewis, son unité embarque à bord du bâtiment américain General Edwin D. Patrick, et arrive le 4 mai 1951 à Pusan, en Corée. Alors devenu Adjudant de 2e classe, il sert en Corée jusqu’au 27 décembre. Peu après, il se retrouve à Shilo, de nouveau à l’école d’artillerie. Il s’y qualifie comme instructeur d’artillerie de la division de campagne (Groupe IV), et est affecté à la 1re Batterie d’infanterie légère (Para) comme sergent-major de Batterie.

Vers la fin de 1957, dans le cadre du roulement normal de trois ans des régiments au 4e Groupe‑brigade d’infanterie du Canada en service auprès de l’Armée britannique du Rhin, le Sergent‑major Vallee, après avoir suivi le cours d’exercices de marche et tâches et avoir passé trois mois au Royal Horse Artillery, se joint au 1er Régiment pour y occuper le poste de Sergent‑major de batterie à la Batterie B. Après un séjour de trois ans en Europe, il revient au 4e Régiment du Royal Canadian Horse Artillery, à Petawawa, où il devient SMB de la Batterie L. En septembre 1963, il est promu et nommé Sergent-major régimentaire (SMR). Après trois années assez bien remplies, il retourne de nouveau dans l’Ouest pour se joindre au personnel instructeur du district du Manitoba, et peu de temps après, il est affecté à la base des Forces canadiennes de Shilo. En janvier 1968, il retourne dans l’Est de l’Ontario pour travailler au Quartier général des Forces canadiennes à Ottawa.

Il est nommé SMR une seconde fois en novembre 1968, auprès du 1er Régiment du Royal Canadian Horse Artillery, en Allemagne. Il y joue un rôle crucial lors de la transition de l’unité des canons remorqués légers aux canons moyens automoteurs. Son expérience de quelque 25 ans dans l’armée et son utilisation de matériel similaire durant la Seconde Guerre mondiale lui avaient permis d’acquérir des précieuses connaissances sur le fonctionnement de l’obusier M109 de 155 mm.

En septembre 1971, événement sans précédent, il est nommé SMR une troisième fois, cette fois‑ci auprès du Régiment aéroporté du Canada. On pouvait le voir partout, parlant avec les soldats, écoutant leurs doléances, partageant leurs risques et leurs misères, et prêchant par l’exemple. Durant son séjour au Régiment, il l’accompagne d’un bout à l’autre du Canada, en Arctique, aux États-Unis et en Jamaïque. Et il saute en parachute avec les sous-unités du Régiment à chaque occasion qui se présente.

Vers le fin de 1973, il quitte le Régiment aéroporté du Canada pour devenir Adjudant-chef de l’artillerie au bureau du directeur de l’Artillerie, au Quartier général de la Défense nationale.

La contribution remarquable et considérable de l’Adjudant-chef au Régiment royal, aux Forces canadiennes et au Canada est reconnue en 1974, alors qu’il est fait Officier de l’Ordre du mérite militaire. Il prend sa retraite le 30 décembre 1975, après 35 ans de service chevauchant deux guerres.

Voulant poursuivre son service, il travaille de 1978 à 1983 comme officier responsable du détachement de corps des commissionnaires de la BFC Petawawa. Son attachement inébranlable envers le Régiment royal et son dévouement envers les soldats canadiens demeure un modèle d’inspiration pour les générations futures.

L’Adjudant-chef Vallee est décédé à Ottawa en 2000.