UBIQUE 150 LogoNotre histoire – Un jalon canadien

Les premiers éléments d’une armée régulière

Le 150e anniversaire, en 2021, de la création des batteries A et B – les premiers éléments « à plein temps » ou « réguliers » de l’armée canadienne après la Confédération – est un jalon militaire canadien important.

À la suite de la guerre civile américaine, la politique de la Grande-Bretagne était de rendre les colonies autonomes responsables de leur propre défense et, en 1871, toutes les troupes impériales du Canada, à l’exception de la garnison d’Halifax, furent retirées. En réponse, l’Ordonnance générale no 24 de la milice datée du 20 octobre de la même année autorisait la formation de batteries « A » et « B » d’artillerie de garnison et d’écoles d’artillerie à Kingston et à Québec respectivement. Elles étaient commandées par les lieutenant-colonels G.A. French et T.B. Strange, détachés de l’armée britannique, et composées d’officiers et d’hommes attachés des batteries de campagne et de garnison de la Milice active autour d’un noyau d’instructeurs anciennement de la Royal Artillery. Il s’agissait d’unités de « force totale » ou « d’une seule armée » et leur impact était profond.

Comme l’éminent historien canadien George F.G. Stanley déclare:

«… Les écoles royales d’artillerie de Québec et de Kingston, en quelques années, ont fourni à l’artillerie de la milice un levain de sous-officiers et d’artilleurs bien entraînés qu’elle n’avait jamais possédés auparavant. De ce fait, peut-être plus que toute autre chose, l’artillerie s’est imposée comme la branche la plus efficace du service de la milice canadienne et a acquis une fierté en elle-même qu’elle n’a jamais cessé de posséder. »[1]

L’importance de leur création transcende l’héritage d’un régiment ou d’un corps unique – même aussi grand et profondément enraciné que l’artillerie. Remplaçant comme ils le faisaient les garnisons de l’armée britannique qui se retiraient; leur formation a marqué un tournant dans l’histoire militaire canadienne. Désormais, le Canada assumerait la responsabilité de sa défense à la mesure de sa nouvelle autonomie politique.

Le Royal Regiment aujourd’hui

Les batteries A et B existent aujourd’hui en tant que sous-unités du 1er Régiment, Royal Canadian Horse Artillery. Le Régiment royal de l’Artillerie canadienne (L’ARC, Le Régiment royal ou Le Régiment), dont ils font partie, comprend 23 régiments de la force régulière et de réserve et des batteries indépendantes représentées dans 33 communautés de Victoria à Yarmouth. C’est une arme de combat de plus de 5000 soldats réguliers et de réserve fournissant à l’armée non seulement des armes à feu et un appui-feu rapproché garanti – mais également au-delà de la ligne de vue, surveillance persistante et acquisition de cibles, coordination de l’appui-feu, coordination de l’espace aérien, frappe de précision économique 24/7, synchronisation de ciblage et bientôt, encore une fois, de défense aérienne au sol. Aussi, de la part des unités sélectionnées, en tant que rôle secondaire, Recherche et sauvetage en milieu urbain léger.

UBIQUE 150 – Favoriser un régiment crédible, pertinent, cohérent et valorisé

En marquant cette étape importante, nous avons l’occasion non seulement de célébrer notre riche héritage distinctif, mais aussi de contribuer plus largement à notre mission de stratégie familiale de « favoriser un régiment royal crédible, pertinent, cohésif et apprécié »

La période de commémoration reconnue, du 1er avril au 4 décembre 2021, se prêtera à la conduite d’événements et d’activités de promotion et de célébration de l’identité, du patrimoine et de la fierté de l’ARC, de l’Armée et du Canada aux niveaux local, régional et national. Ce faisant, nous renforcerons la famille régimentaire, promouvoirons et rehausserons notre contribution au succès de l’armée et des FAC et sensibiliserons les Canadiens au régiment et à notre présence dans leurs collectivités.

Il y a un champs d’action dans les cinq domaines d’opération de notre Stratégie familiale: célébrer notre patrimoine, entretenir l’institution familiale du régiment et établir des liens avec les Canadiens, certainement; mais aussi, le développement des capacités et du leadership et la génération de forces où cet anniversaire peut servir de catalyseur pour une efficacité accrue de l’effort.

De plus, il y a des rôles à jouer, des gains à faire et du plaisir à avoir par toutes les entités régimentaires, y compris non seulement nos régiments et batteries indépendantes, mais aussi l’ÉRAC, La Musique de l’ARC, le Musée de l’ARC, la Maison mère, le personnel hors régiment, le QGR ARC, l’Association de l’ARC et autres associations d’artillerie, groupes de reconstitution historique, corps de cadets affiliés, personnes nommées honoraires et amis du régiment, artilleurs à la retraite et membres de la famille.

Voici le programme actuel des événements et activités.

[1] Stanley, George F.G., Canada’s Soldiers: The Military History of an Unmilitary People, Troisième édition, (Macmillan of Canada, Toronto, 1974) p. 242.

Au début

Ordre général de la milice n ° 24 Le 20 octobre 1871

N ° 1 – Batteries d’artillerie de garnison – Un crédit ayant été sanctionné par le Parlement pour le paiement, l’entretien et l’équipement de deux batteries d’artillerie de garnison, afin de pourvoir à l’entretien et à la protection des forts, des magasins, des armements et des magasins de guerre, remis récemment ou sur le point d’être remis au gouvernement fédéral, dans les provinces de l’Ontario et du Québec, la formation de ces batteries est par la présente autorisée.

N ° 2 – Il est en outre prévu que ces batteries, en plus d’accomplir des tâches de garnison, doivent servir d’écoles pratiques d’artillerie pour la formation de tous les grades de l’artillerie de la milice, à savoir: en instruisant les artilleurs et les conducteurs, et en offrant des officiers et non – des possibilités pour les officiers de participer à des cours d’instruction longs ou courts, selon leur convenance individuelle

Extrait du Rapport sur l’état de la milice du Dominion du Canada pour l’année 1871

« Parmi les plus importantes des mesures adoptées, on peut citer: […] la création de deux écoles d’artillerie, l’une à Kingston, l’autre à Québec, sous le commandement d’officiers spécialement formés de la Royal Artillery; les écoles agissant également en tant que batteries, servent à la garnison et gardent certains forts, casernes, magazines et magasins militaires dans les provinces de l’Ontario et du Québec, en plus de fournir des moyens pour l’entraînement complet aux exercices d’artillerie, de ces officiers et hommes du corps d’artillerie , comme y sont attachés. »

Artillerie

Sir George-Etienne Cartier

Sir George-Etienne Cartier

«C’est avec grand plaisir que je dois déclarer qu’au cours de la dernière année, non seulement l’inspection de l’artillerie a été mieux suivie, mais des moyens ont été adoptés par la création d ‘« écoles d’artillerie » à Kingston et à Québec, sous la commandement d’officiers professionnels de l’Artillerie royale (qui sont prêtés par l’Impérial au gouvernement national) pour donner l’instruction pratique et scientifique requise, de manière beaucoup plus approfondie.

Au départ des troupes régulières, les fortifications et l’armement de Québec sont remis au gouvernement national. Les nouveaux forts de  « Point Lévis », en face de Québec, (qui sont d’une description des plus redoutables) ne sont pas encore armés, mais le gouvernement impérial a notifié que des canons d’une description puissante, adaptée aux exigences de la guerre moderne, seront montés sur ces travaux.

À Québec même, 187 canons sont montés, à Kingston 85, à Toronto 9, et il y a des canons de position montés à d’autres endroits. Bien que certains des canons soient d’un modèle obsolète, beaucoup d’entre eux sont puissants et d’un calibre considérable, et tous seraient utiles à des fins de guerre.

La quantité de munitions d’artillerie actuellement en stock, bien qu’adéquate à des fins ordinaires et suffisante pour fournir l’indemnité de pratique annuelle nécessaire pour tous les corps d’artillerie pendant plusieurs années, ou pour répondre à la demande probable, résultant d’une éventuelle invasion des Fenians, est cependant tout à fait insuffisante en cas de guerre.

L’organisation des deux écoles d’artillerie (batteries A et B), formées à Kingston et à Québec, tel qu’autorisé dans les ordres généraux du 20 octobre dernier, a été effectuée, un grand empressement ayant été manifesté par les officiers et les hommes de la milice à se joindre à eux. Ces écoles fournissent non seulement l’instruction scientifique et pratique des exercices d’artillerie des officiers et hommes qui leur sont attachés, mais elles fournissent des gardes pour les forts, les magasins, les magasins et l’armement à ces endroits.

L’école d’artillerie de Kingston comprend 1 capitaine, 3 lieutenants, 1 chirurgien adjoint, 7 sergents, 4 caporaux, 4 bombardiers, 3 trompettistes et 110 artilleurs et est logée dans la caserne « Tête du Pont ».

L’École d’artillerie de Québec comprend 1 capitaine, 3 lieutenants, 1 chirurgien adjoint, 7 sergents, 6 caporaux, 4 bombardiers, 3 trompettistes, 130 artilleurs (parmi lesquels il y a 89 anglophones et 54 francophones) et est cantonné dans la Citadelle.

Ces deux batteries sont complètes en nombre, sauf en ce qui concerne les artificiers qualifiés et les instructeurs de sergent spécialement formés, mais une demande a été faite au gouvernement impérial pour obtenir les services de ce dernier, composé de 1 maître artilleur, 2 contremaîtres de laboratoire, 2 armuriers de munitions ( appelés dans l’armée régulière « Armstrong Armourers »), 2 sergent instructeurs dans l’artillerie de garnison et 2 sergent instructeurs dans l’artillerie de campagne; ce dernier, en plus de l’artillerie, pour pouvoir instruire en équitation, conduite, manœuvres sur le terrain, etc., etc., et dès que les services de ceux-ci seront obtenus, les deux batteries seront complètes.

La batterie de Kingston est sous le commandement du lieutenant-colonel French, inspecteur de l’artillerie et des magasins de guerre. La batterie à Québec sous le lieutenant-colonel T.B. Strange, inspecteur d’artillerie pour la province de Québec, et l’instruction scientifique et pratique des officiers et des hommes du corps de la milice d’artillerie sera effectuée par ces officiers, qui appartiennent tous deux à l’armée régulière de Sa Majesté, sont des artilleurs soigneusement formés et qualifiés, bien versé à tous les devoirs appartenant à leur bras spécial.

Huit chevaux ont également été autorisés pour chacune de ces batteries afin de donner des instructions dans l’équitation et la conduite de l’exercice, et je vous prie de recommander que le nombre de chevaux soit augmenté de 8 à 16 dans chaque batterie, et ainsi se permettre les moyens de transporter beaucoup plus complètement l’instruction de l’artillerie de campagne.

Les officiers de la milice attachés à ces écoles d’artillerie appartiennent tous à divers corps d’artillerie de la milice active, et lorsqu’ils sont dûment recommandés sont autorisés à rejoindre les écoles pour le cours d’instruction de courte durée, qui dure trois mois, percevant pendant cette période une rémunération au taux de 1 $ par jour, avec logement en caserne et les allocations de rationnement habituelles, carburant, lumière, etc., autorisées dans l’armée impériale, à la fin de quelle période, s’ils avaient montré une aptitude particulière à la science militaire, ils peuvent être conservés pour le « Cours de longue durée » de neuf mois, à condition qu’ils le désirent, et qu’il y ait des postes vacants pour eux à l’école.

Dès que les officiers sont passés par le stage de trois mois d’instruction brève à la satisfaction du commandant de l’école, ils reçoivent le salaire de leur grade, en plus de recevoir un logement en caserne, des rations gratuites et les mêmes allocations de carburant, lumière, etc.

À la fin du long cours d’instruction, les officiers qui réussissent le meilleur examen, et qui sont par ailleurs les plus efficaces, peuvent être retenus de temps à autre indéfiniment (s’ils sont approuvés au quartier général), sur la recommandation des commandants, selon leurs mérites, leurs désirs et les exigences de la fonction publique, ces officiers étant alors disponibles pour agir à leur tour en tant qu’instructeurs pour d’autres, et donc dans quelques années il n’y aura pas un nombre négligeable d’officiers d’artillerie canadiens formés scientifiquement dans le Dominion.

Les sous-officiers et les hommes des écoles d’artillerie appartiennent de la même manière à divers corps d’artillerie de la milice active ou y sont enrôlés avant leur admission. Presque la totalité du nombre d’hommes actuellement autorisés restera dans les écoles respectives pendant douze mois d’entraînement et de service, à la fin desquels ils pourront soit quitter les écoles, soit retourner (au point de vue militaire) à leur corps respectif. ; ou s’ils le désirent, et c’est dans l’intérêt de la fonction publique, ils peuvent, sur la recommandation des commandants, être maintenus indéfiniment de temps à autre pour de nouvelles fonctions.

Par ce système, tout en maintenant la garde militaire nécessaire sur les forts et les magasins de Kingston et de Québec, des dispositions sont prises pour un flux constant d’officiers et d’hommes à travers ces écoles d’artillerie pratiques, qui ne peuvent pas manquer à temps pour augmenter considérablement l’efficacité de nombreux Militia Artillery Corps, et de répandre très généralement à travers le pays une connaissance de cette science particulière

Pendant la période où les officiers et les hommes sont attachés aux écoles d’artillerie, pour le service et l’instruction, ils le sont à des fins de discipline et de service militaire, en vertu du Règlement de la Reine et des articles de guerre tels que définis dans la Loi sur la milice, comme si un service actif avec leurs corps respectifs, et sont, en cas de faute ou d’autres causes de caractère répréhensible, susceptibles d’en être renvoyés sans préavis.

La batterie « A » compte 37 hommes et la batterie « B » 30, qui ont auparavant servi dans l’armée impériale, mais qui ne sont pas maintenant enrôlées dans la milice active du Canada, l’uniforme porté par les officiers et les hommes étant semblable à celui de la Royal Artillery , en apparence, il y a peu de différence; il y a tout lieu d’espérer aussi qu’en temps voulu il n’y aura pas d’infériorité en termes d’efficacité.

Parmi les officiers et hommes qui suivent actuellement leur instruction à la Kingston School of Gunnery, un officier et 63 hommes appartiennent à la Kingston Field Battery, 19 hommes à la Toronto Field Battery, 9 hommes à la Wellington Field Battery, 4 hommes à la London Field Battery, 1 officier et 2 hommes de l’artillerie de la garnison d’Ottawa, 1 officier et 1 homme de la batterie de la garnison de St. Catharines, 1 homme de la batterie de campagne de Hamilton, 4 hommes de la batterie de la garnison de Toronto et 1 officier de la batterie de la garnison de Cobourg.

La taille moyenne des hommes qui fréquentent actuellement cette école est de 5 pieds huit pouces et trois quarts, leur tour de poitrine moyen de 37 pouces et 1/2 pouces. De ceux qui sont maintenant rattachés à l’École d’artillerie du Québec, 52 appartiennent à la garnison d’artillerie de Québec, 23 à Batterie de campagne de Québec et 38 à l’artillerie de la garnison de Montréal. La taille moyenne des hommes est de 5 pieds 8 pouces, la poitrine moyenne mesure 37 et 1/4 pouces.

Le rapport de l’instructeur national d’artillerie, détaille le cours d’instruction et les fonctions exercées dans les écoles d’artillerie ainsi que l’objet et la nature de ces institutions, et qui, comme cet officier le fait remarquer à juste titre, « marque une nouvelle ère dans le monde, mesures prises pour entraîner et instruire l’artillerie du Dominion. »

Sir George-Etienne Cartier

Le Ministre de la Milice et le Défence

Rapport de l’inspecteur des magasins d’artillerie et de guerre – Kingston, 10 janvier 1872

« Il est désormais à la portée de tout officier, sous-officier, artilleur ou chauffeur, ou même d’un trompettiste, d’apprendre ses fonctions de manière approfondie, en s’engageant pour une période longue ou courte, et à la période de l’année qui lui convient le mieux, en étant logé et payé aux frais de l’État ».

Écoles d’artillerie

lieutenant-colonel G.A. French

lieutenant-colonel G.A. French

Au début de l’année dernière, les écoles d’artillerie se déroulaient d’une manière quelque peu similaire aux écoles d’infanterie ; les cadets vivant n’importe où dans les environs, effectuant un nombre d’heures de forage quotidien et recevant la gratification de 50 dollars pour l’obtention d’un certificat de première ou de deuxième classe.

Ce système est maintenant, je suis heureux de le dire, arrivé à son terme ; le plus que l’on pouvait en attendre était d’enseigner à ceux qui y allaient le devoir d’artilleur, et pas tout cela. L’instruction des officiers ne pouvait être que très limitée, si ce n’est un simple exercice d’artillerie, et aucun moyen d’instruire les membres des batteries de campagne n’a été disponible depuis le départ de l’Artillerie royale.

Les écoles d’artillerie actuelles, établies à Kingston et à Québec, ont été organisées conformément aux Ordonnances générales (24) du 20 octobre 1871, qui ordonnaient la formation de « deux batteries d’artillerie de garnison, afin de pourvoir au soin et à la protection des forts, magasins, armements et magasins de guerre récemment ou sur le point d’être remis au gouvernement du Dominion dans les provinces de l’Ontario et du Québec ».  Il a en outre ordonné que « ces batteries, en plus de remplir des fonctions de garnison, servent d’écoles pratiques d’artillerie pour la formation de tous les grades de l’artillerie de milice, c’est-à-dire en instruisant les artilleurs et les conducteurs, et en donnant aux officiers et aux sous-officiers la possibilité de suivre des cours d’instruction de longue ou de courte durée, selon ce qui leur convient le mieux individuellement ».

Les détails de ce système peuvent être vus en référence à l’Ordre général cité ci-dessus, mais les principes sur lesquels il est appliqué sont les suivants, à savoir

1. La nomination de deux officiers de l’Artillerie royale, qualifiés d’instructeurs d’artillerie de première classe à Shoeburyness, comme commandants des écoles.

2.  L’enrôlement dans les batteries des sergents-instructeurs des anciennes écoles, ainsi que d’autres sous-officiers agréés en fin de carrière de l’Artillerie royale.

3.  L’achat de huit chevaux pour chaque batterie, ce qui permet d’offrir aux artilleurs de campagne une instruction tolérable en matière d’équitation et d’attelage.

4.  Fourniture de quelques artificiers et hommes de laboratoire qualifiés dans chaque province pour la visée et la mise à l’air libre des canons, la réparation, la fabrication et la modification des affûts de canons, les opérations de laboratoire, etc.

Le premier et le deuxième principes ont été mis en oeuvre avec succès, et le Dominion a eu la chance de s’assurer les services du capitaine (maintenant lieutenant-colonel) T.B. Strange, de l’Artillerie royale, pour l’école d’artillerie de Québec, les 3e et 4e principes étant sur le point d’être mis en oeuvre.  Comme les connaissances requises par les artificiers susmentionnés ne peuvent être acquises que par un long cours d’instruction dans un arsenal, je pense que les autorités impériales, conscientes de ce fait, mettront, sur demande, des hommes appropriés à la disposition du gouvernement du Dominion. J’espère que l’occasion sera saisie le plus tôt possible pour obtenir les services de ces hommes, car on a beaucoup pratiqué et il est possible qu’un fusil éclate faute d’avoir été examiné ou dégainé à temps.

L’instruction est basée sur le principe général selon lequel les personnes qui rejoignent les écoles d’artillerie doivent accomplir leur devoir au même rang que celui qu’elles détiennent dans leurs propres batteries. Ainsi, un lieutenant, en plus de recevoir l’enseignement de tous les exercices ordinaires, est affecté à un district, est tenu d’inspecter chaque semaine tous les magasins qui s’y trouvent, devient à son tour officier d’ordonnance, apprend pratiquement l’économie intérieure d’une batterie organisée pour le service au Canada, son attention se portant principalement sur les questions qui concernent plus particulièrement sa propre branche du service. De même, un sergent a la charge d’une pièce, monte la garde, prend son tour de sergent d’ordonnance, etc. ; en fait, ils sont pratiquement pour l’instant des éléments constitutifs des batteries A et B.

Il était supposé, lors de la levée des deux batteries qui constituent les écoles d’artillerie, que quelques hommes viendraient de chaque batterie de milice, et que l’instruction aurait ainsi pu être facilement diffusée.  Cela n’a pas été le cas, aucun homme, quel qu’il soit, ne vient de certaines batteries, mais un grand nombre d’autres.  Il est étrange de dire que le plus grand nombre d’hommes provient de certaines des batteries les plus efficaces.  Ainsi, la batterie de campagne de Toronto a envoyé 19 hommes, et 10 proviennent de la batterie Wellington (le 1er février) ; pourtant, sur l’ensemble du district militaire n° 4, qui contient dix batteries, seuls trois hommes ont été envoyés à l’école d’artillerie, sa proportion étant de 52.

Dans le Rapport ci-joint, on constate que la Batterie B a presque atteint la totalité de ses effectifs – 138 sur 153 ; la Batterie A n’en a que 98 sur 131.  Les hommes du district militaire n°1 ne se joignent pas avant la première semaine de février, et elle aura aussi presque son effectif.

Étant donné que ces deux batteries ne font que se lever, on ne peut pas s’attendre à ce qu’une grande partie de l’instruction ait pu se poursuivre ; mais d’après ce que j’ai vu, je suis convaincu que leur formation marque une époque distincte dans l’histoire de l’artillerie canadienne.  Il est maintenant à la portée de tout officier, sous-officier, artilleur ou conducteur, ou même d’un trompettiste, d’apprendre ses fonctions de manière approfondie, en s’engageant pour une période longue ou courte, et à la période de l’année qui lui convient le mieux, en étant logé et payé aux frais du gouvernement.  Il est vrai que le gouvernement du Dominion reçoit en retour des services personnels (gardiens de magasins et de magasins de guerre, gardiens des fortifications et de leur armement, etc.) qu’il ne recevait pas sous l’ancien système ; mais les services ci-dessus comprennent certaines des tâches les plus importantes des artilleurs, et sont apparemment rendus gratuitement, si l’on compare simplement l’ancien système avec le nouveau ; ou, pour mettre les choses au clair.  Le vote pour les écoles militaires pour l’année 1871-72 est réduit de 15 000 dollars, car aucune école d’artillerie séparée ne sera nécessaire en Ontario et au Québec pour la formation des batteries A et B.

Je suis heureux de pouvoir dire que la conduite des hommes de la batterie A a été généralement des plus exemplaires, et je ne doute pas que l’on puisse en dire autant de la batterie B, et en concluant ce sujet, je me permets de dire que j’attends avec confiance les bons résultats qui, je le crois pleinement, seront obtenus par le fonctionnement du système actuel, et après quelques années on trouvera certainement dans les provinces de l’Ontario et du Québec un grand nombre d’officiers, les sous-officiers et les artilleurs qui, en plus de pouvoir exercer efficacement leurs propres fonctions d’artilleur, pourront également assister et instruire leurs camarades moins performants (à condition que ces écoles soient toujours réservées à l’artillerie de milice et que les officiers d’infanterie n’y soient pas affectés, à l’exclusion des officiers d’artillerie).

J’espère que les nombreuses questions sur lesquelles j’ai eu à faire mon premier rapport seront une excuse suffisante pour sa longueur,

J’ai l’honneur d’être Monsieur,

G.A. French, lieutenant-colonel,

Inspecteur de l’artillerie et des magasins de guerre