LGen Sir AW Currie GCMG, KCB (1875 – 1933)

Arthur Currie est né près de Strathroy, Ontario, le 5 décembre 1875 et à l’âge de 18 ans il déménagea à Victoria. Au début il enseignait et ensuite il travailla dans l’assurance et dans l’immeuble.

Il joignit la Milice locale servant en premier dans l’Artillerie et ensuite dans l’Infanterie. Un officier énergique, il fut promu rapidement et en 1909 il commandait le 5e régiment d’Artillerie de Garrison canadienne. En 1913 il changea d’unité et commanda le 50e Régiment “Gordon Highlanders”.

Avec l’appel à la guerre en août 1914, le colonel Currie se retrouvait à Valcartier où la Force Expéditionnaire canadienne était formée et entraînée, ici on lui donna le commandement de la 2e Brigade d’Infanterie. Après l’entraînement en Angleterre sa Brigade se déploya en France faisant partie de la 1ère Division canadienne. Même s’il n’avait commandé préalablement que quelques centaines de miliciens il fut rapidement reconnu comme étant un étudiant accompli en matière de guerre.

Le 22 avril 1915, les Canadiens qui occupaient Ypres étaient sous le feu constant de l’ennemi. Ce dernier déclencha la première offensive majeure au gaz sur les deux divisions françaises qui étaient à la gauche des canadiens, le retrait des français causé par la panique laissa le flanc canadien dangereusement exposé. Deux jours plus tard les Canadiens furent attaqués au gaz mais au lieu de se retirer ils repoussèrent leurs attaquants. Au plus fort de la bataille, au moment où la Brigade de Currie aurait dû être écrasée, le colonel Currie traversa une route bombardée par l’artillerie afin de supplier le quartier-général divisionnaire de lui donner du renfort. Bien que la Brigade sur le flanc gauche s’était retirée, la 2e Brigade a farouchement maintenu sa position avant. Après avoir perdu plus de la moitié de la Brigade, Currie ordonna à ses hommes de se retirer à la crête de Gravenstafel. Ce soir-là ils furent relevés par les troupes britanniques – les Canadiens avaient tenu le coup!

Les qualités de chef du colonel Currie attirèrent immédiatement l’attention. Il a, à plusieurs reprises, identifié les intentions de l’ennemi et pris les décisions pour contrer la menace. Il était partout, maintenant un contact personnel avec ses bataillons avancés et ses unités de flanc.

Après les batailles de Festubert et de Givenchy, il fut promu major-général et, à l’âge de 39 ans, devint un des plus jeunes à porter ce grade dans l’armée britannique. Avec la formation de la 2e Division canadienne, le Canada avait maintenant un corps d’armée au combat, un commandant canadien pour cet important symbole national était nécessaire. Après les succès de Ypres, Currie était choisi pour commander la nouvelle division. En quelques mois, Arthur Currie, un obscur colonel avec la milice, est devenu un officier senior avec l’armée britannique.

Comme commandant divisionnaire il n’était pas un étranger au front; les hommes appréciaient son empressement à partager avec eux le danger. Le fait que le commandant évaluait personnellement les difficultés auxquelles ils devaient faire face se répandit rapidement. Il désapprouvait ouvertement les idées populaires de contre-attaques rapides et non préparés, de raids de tranchées et les assauts de front. C’est seulement après que les préparatifs étaient complétés et les bombardements massifs terminés qu’il envoyait ses soldats au combat.

L’assaut du Corps Canadien à la crête de Vimy avait été méticuleusement planifié; des batteries sous “silence” étaient déployées et des pelotons d’infanterie étaient réorganisés en unités de combat autonomes. Des cartes détaillées et des modèles en plasticine étaient utilisées pour instruire les hommes : chaque soldat savait ce que l’on attendait de lui. La crête de Vimy tomba aux mains des Canadiens le premier jour, le lundi de Pâques 1917 avec des pertes relativement légères. Peu de temps après, Currie fut fait Chevalier et on lui donna le commandement du Corps Canadien.

Lorsqu’on donna aux Canadiens la charge de capturer Passchendaele, Currie protesta, avisant le Maréchal Haig des conditions impossibles et de la valeur douteuse de cette opération et aussi du danger d’un très grand nombre de pertes.

Le coût final de la décision de Haig fut de 15,654 pertes et tout cela pour une victoire largement symbolique. Des plans furent alors établis pour diviser le Corps Canadien afin de renforcer les formations britanniques – encore une fois Currie s’y objecta; cette fois-ci il gagna.

Le retour de Currie au Canada le 17 août 1919 ne fut pas un retour de héros tel que l’on pouvait s’y attendre. Le ressentiment public était visible surtout dans les remarques de Sir Sam Hughes. Il accusait Currie d’incompétence, d’être chercheur de gloire et soutenait que les vies des canadiens avaient été gaspillées.

Beaucoup de controverse a et entoure toujours Currie. Ses accomplissements sont sans parallèles et il était indiscutablement la personnification du peuple canadien : plus grand que la réalité, gauche par sa naïveté, direct et franc, un citoyen-soldat, un meneur d’une nation en guerre.

Arthur Currie est décédé à Montréal, à l’âge de 58 ans, le 30 novembre 1933.